LE DIESEL SALE TOUJOURS DOMINANT, BEV PART DE MARCHÉ EN BAISSE: QUAND LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE DONNERA-T-IL UNE CHANCE AU RETROFIT?

Les exploitants de flottes de fourgons ont besoin de véritables options, et pas seulement du choix entre de nouveaux grands fourgons électriques ou rien du tout. La modernisation prolonge la durée de vie des grands fourgons existants, permet aux entreprises de continuer à fonctionner et réduit considérablement les émissions sans se ruiner. Sans compter que tout cela [la modernisation] se fait sans impact sur la charge utile, ce qui, nous le savons, constitue un réel problème pour les gestionnaires de grandes flottes de fourgons », a déclaré Osman Boyner, fondateur et PDG de BEDEO. Si l’on observe l’âge moyen des véhicules utilitaires légers dans l’UE et au Royaume-Uni – le plus vieux étant la Grèce, avec un impressionnant 21,1 ans, et 9,8 ans au Royaume-Uni (et en augmentation)1 –, on peut supposer que l’élimination progressive des nouveaux véhicules à carburant fossile d’ici 2035 n’aura pas d’impact significatif sur la réduction des émissions de carbone si les véhicules préexistants fonctionnant à l’essence et au diesel continuent de polluer pendant des décennies après l’interdiction. En réalité, cette tendance se poursuivra bien au-delà de 20406.

Pour mettre les choses en perspective, en 2024, le kilométrage des fourgonnettes a atteint 94,7 milliards de kilomètres7, et en général, les fourgonnettes au Royaume-Uni sont responsables de 18 %8 du kilométrage total des véhicules. Cela représente une quantité considérable de gaz à effet de serre. Il est temps que notre gouvernement britannique soutienne des solutions concrètes au lieu d’ignorer les défis pratiques auxquels sont confrontées les grandes flottes de fourgonnettes. Je crains que nous ne regardions en arrière et regrettions de ne pas avoir agi aujourd’hui et d’avoir envisagé une solution viable et disponible aujourd’hui : la modernisation, sans ignorer sa capacité à décarboner. Malgré l’urgence d’un changement, la politique gouvernementale reste focalisée sur les ventes de véhicules neufs plutôt que sur des solutions concrètes à impact immédiat. Alors que 57 % des fourgons britanniques sont achetés neufs5 et que le reste du parc continue de fonctionner au diesel, l’absence d’incitations à la modernisation constitue une occasion manquée majeure. La France a déjà adopté la modernisation grâce à des incitations gouvernementales, prouvant ainsi qu’il s’agit d’une option viable et évolutive. La modernisation peut coûter jusqu’à 50 % de moins que l’achat d’un grand fourgon électrique neuf9, évite les mises à la casse inutiles et réduit immédiatement les émissions.

Pourtant, au lieu de soutenir cette solution éprouvée, l’approche du gouvernement britannique continue de laisser aux gestionnaires de flottes des alternatives limitées et coûteuses. La récente augmentation de 10,5 % des immatriculations de fourgons diesel en glissement annuel dans l’UE-10 suggère que les entreprises se précipitent pour acquérir des fourgons diesel avant l’entrée en vigueur des interdictions réglementaires, renforçant ainsi la domination du diesel et pérennisant les émissions pour les années à venir.

Alors que les objectifs gouvernementaux continuent d’être manqués, BEDEO exhorte les décideurs politiques à agir sans délai. La transition vers un transport durable ne peut pas reposer uniquement sur les ventes de véhicules neufs ; elle doit inclure des solutions pratiques et évolutives, adaptées aux entreprises d’aujourd’hui, comme le rétrofit. Le secteur a besoin d’action, et pas seulement d’ambition. Le rétrofit est prêt à combler ce fossé, et les décideurs politiques doivent dès maintenant jouer leur rôle pour en faire une réalité généralisée.

BEDEO reste déterminé à faire avancer le débat et à collaborer avec les entreprises pour rendre l’électrification des flottes accessible et réalisable dès aujourd’hui, et non dans plusieurs décennies.